J'ai pris ce synthé pour m'initier au semi-modulaire et avoir une machine qui aie un vrai son analogique, en complément de mon setup tout numérique. Thèmes envisagés : la Berlin School à la Klaus Schulze/Tangerine Dream et l'ambiant à la Brian Eno.
Contrat rempli :
- Le son est chaleureux, imprécis (dans le bon sens du terme), et quand on utilise la Bucket Brigate Delay, l'on retrouve les lignes de basse des grands maîtres de la Berlin School des années 1970. Attention, trop pousser cette BDD génère du souffle, phénomène inhérent à cette technologie On apprécie la possibilité d'avoir des transitions douces entre les formes d'ondes des VCO. Le son est assez feutré, mais peut devenir très tranchant si l'on bypasse le filtre et si l'on pousse l'overdrive. Les oscillos 3340 sont de base très bons dans les ondes triangulaires. Les ondes carrées ont une PWM, et ce réglage est très précieux pour faire des drones évolutifs.
Et à propos de drone : on peut totalement bypasser le VCA, ce qui permet d'avoir des notes continues. Le filtre très fonctionnel (LP, BP, HP) est correct sans plus et l'attaque des enveloppes n'est pas des plus percussives (mais suffisantes pour reproduire des kicks et des snares dans une production amateur).
- la patchbay est complète et les utilitaires nombreux (sommateurs, atténuateurs, slew rate, mix des OSC). Dans l'idéal, un modulateur en anneau aurait été parfait sur ce type de synthé.
- la construction est plus que correcte pour ce niveau de prix. Les potards sont fermes, le chassis est solide. J'ai des machines plus coûtuses qui ont des potards bien moins rassurants. Un seul bémol à l'utilisation dans la pénombre : les LED bleues trop voyantes !
Je ne l'ai pas encore fait, mais le Neutron peut être intégré dans un casier eurorack. Elle est livrée avec son ruban pour la connection à l'alimentation du case eurorack. La prise midi est en façade (cela va mieux en le disant : vous devez avoir une source midi ou CV externe).
De manière générale, ce synthé est assez "bidouillable" tant dans son apparence que son fonctionnement. Il existe sur le net des façades grises, noires, si le rouge de sa robe vous déplait et un firmware alternatif qui permet par exemple de transformer le LFO en OSC supplémentaire.
Conservez le manuel car il comporte des "raccourcis" pour changer ses paramètres.
En conclusion : Behringer, très fort pour clôner des anciens synthés, s'est bien débrouillé pour créer ce Neutron, qui ressemble par bien des côtés aux petits analos de recherche sonore des années 1970 (AKS, VCS). Le son, chaleureux et doux, mais pas précis, fait partie de la signature de cette machine attachante et au prix modique.