Cette guitare a de nombreux atouts à faire valoir. Déjà, une esthétique réussie, avec une peinture constellée de petits points brillants qui lui donne un aspect assez classe. Sur la mienne, aucun défaut de finition ni de trace d'outil.
Ensuite, un manche très très proche du Wizard III de chez Ibanez, tant sur la forme en C que sur l'épaisseur, très proche. On retrouve également un sillet de 43mm, et un radius de 400mm, que les shredders apprécieront.
Enfin, deux micros Artec qui, sans valoir des DiMarzio, offrent un bon son, bien équilibré avec une articulation très correcte. Ils sont silencieux, même si leur niveau de sortie est plutôt modéré. En clean, c'est peut être un peu sec, mais ça reste parfaitement exploitable. Les sélecteur 5 positions permet une belle polyvalence.
Malgré un talon arrondi, l'accès aux dernières cases est moins confortable que chez Ibanez, mais la marque japonaise est experte dans ce domaine. En clair, aller chercher le mi grave de la 24ème case ne sera pas facile, mais si vous restez sagement sur le mi aigu ou le si, ça ne devrait pas poser de problème.
La guitare, du haut de ses 3.4 kilos, reste plutôt légère, et comme toutes les super strat, offre un équilibre parfait, que ce soit en jouant assis ou debout. Son manche satiné est un vrai boulevard, et on peut s'amuser sur cette guitare pendant des heures sans se fatiguer.
Reste quelques petits défauts :
le réglage de l'intonation en drop D ou mi bémol standard obligé à comprimer le ressort du mi grave presque au maximum. Si je voulais descendre en drop C#, ma corde de mi grave ne serait pas juste. Je pense que le chevalet devrait être positionné un peu plus loin sur le corps pour offrir une amplitude de réglage optimale.
Le réglage d'une action sans frise en drop D sur un tirant 010-052 reste assez haut (2.3 / 1.9 mm). Cela dit, pour le prix de la guitare, ça n'a rien de dramatique.
Si je compare cette R-446 avec une Ibanez GIO (la GRGR221PA-AQB), que j'ai eu l'occasion de tester en profondeur, je donnerai l'avantage de la jouabilité à l'ibanez, car son talon ergonomique permet un accès parfait à toutes les cases. En revanche, les micros Ibanez sont bruyants et offrent un son criards, manquant d'épaisseur, comme des simples bobinages sous stéroïdes. Les mécaniques sont meilleures sur la Harley Benton, et d'une manière générale, les parties métalliques semblent un peu plus qualitatives que sur la GIO. Au global, la Benton s'en sort donc mieux, tout en étant 2 fois moins chère. Une guitare très réussie dans cette catégorie de prix !