Avec sa petite valise luxueuse et sa monture antichoc "façon Neumann", le SC1100 fait assurément son petit effet.
Et il faut se pincer en se disant qu'on a là un micro à condensateur large membrane, avec trois configurations de captation (cardioïde, omnidirectionnel, figure en 8) pour moins de 150 euros! Alors, bien sûr, le premier réflexe serait de penser immédiatement: "évidemment, c'est fabriqué avec des composants au rabais." Eh bien, pas du tout. Ouvrez le micro et regardez son double circuit imprimé. Condensateurs au tantale ou polypropylène, résistances film métallique... que du beau monde, digne des équipements pro. Il ne reste plus dès lors qu'à critiquer la "capsule" (ou diaphragme), qui est - forcément - moins performante que ce qu'on trouve sur les U47 et autres C12. Oui, c'est vrai. Elle est "le" point faible de cet incroyable micro (avec peut-être le transfo). Et pourtant, elle n'est vraiment pas honteuse. Pour s'en convaincre, il suffit d'écouter les enregistrements. En cardioïde, les voix sonnent claires et nettes, chaudes et détaillées, sans exagération des sifflantes et sibilantes. Et, surtout, sans cette dureté caractéristique du haut medium que l'on trouve sur de nombreux micros de fabrication chinoise. C'est franc et honnête, avec une réponse en fréquence "relativement" linéaire. Il y a de quoi faire. Je regrette cependant que le filtre passe-haut, lorsqu'il est activé, ait tendance à couper un peu brutalement les graves à partir de 200 Hz. Mais, c'est un défaut minime. En position "omni", la voix perd de la présence (forcément!), mais il faut alors se rapprocher à une quinzaine de centimètres de la membrane pour réaliser que l'effet de proximité est très bien contrôlé, alors que le timbre vocal semble plus naturel qu'en cardioïde. Intéressant. Enfin, en figure de 8, le medium devient brusquement très présent et cette configuration ne devrait convenir qu'à certains instruments, cuivres et percus notamment.
Pour un enregistrement de guitare acoustique, en cardioïde, à 35 centimètres de distance, membrane orientée vers la 12ème case, le son est délicat avec un excellent rendu de l'ambiance (attention aux résonances désagréables dans les pièces mal adaptées, le SC1100 est très sensible!). A 20 centimètres, le son devient plus clair et légèrement agressif du fait d'une présence affirmée dans le haut médium (sans exagération cependant). En omni, à 20 centimètres, on obtient pratiquement la même clarté, mais avec un rendu plus soyeux des notes.
Bref, un autre commentateur a comparé le son du SC1100 avec le petit SC400, modèle d'entrée de gamme de T.Bone que je possède également. Il n'y a aucun rapport! Le SC400 est d'un excellent niveau pour son petit prix, mais il n'a pas le faible niveau de bruit, l'équilibre sonore et la versatilité du SC1100.
Attention, toutefois, si vous utilisez un préampli bas de gamme. Le SC1100 n'enjolive pas les défauts et vous risquez d'entendre toutes les faiblesses de votre matériel. Evitez donc les Behringer, M-Audio (bas de gamme) et autres ART. Vous regretteriez d'avoir acheté ce micro. Mais, si vous jouez avec des Focusrite ou des Apogee, aucune crainte à avoir. Ce micro chaleureux vous rendra de fiers services dans votre home-studio. Ce n'est pas du Neumann ou de l'AKG, ni même du Rode ou de l'Audio-Technica, mais je défie quiconque d'identifier la signature sonore de ce bon petit soldat au milieu d'un mixage faisant la part belle à des micros 10 ou 20 fois plus chers. Alors, si vous n'êtes pas riche...