Après avoir longuement hésité je me décide à poster un commentaire pour en faire éventuellement profiter ceux qui seraient intéressés par cette guitare.
Pour moi le modèle explorer c'est "LA" guitare qu'il faut avoir dans sa collection car je trouve cette forme mythique. J’ai eu plusieurs fois le modèle original de Gibson dans les mains, mais le tarif laisse rêveur, même s’il est dans la fourchette basse chez ce constructeur.
Après avoir passé commande et avoir un peu patienté compte tenu des indications parfois erratiques des délais, je reçois enfin la bête et je procède à un « unboxing » en règle. Whaooo : quelle est belle, une vraie pièce d’exposition ! Certes les veines du bois laissent apparaître les raccords entre les différents éléments, mais on a vraiment du vrai bois d’arbre. Je ne me lasse pas de regarder ce bois apparent qui donne une vrai vie à cet engin. Les raccords sont parfaits, rien ne dépasse. Le vernis est homogène et, s’il est un peu épais, votre âme de guitariste se reflétera quand même dedans. Le manche est une presque une tuerie : hyper jouable, confortable, les frettes sont belles et alignées dans la perfection, rien ne dépasse, rien n’accroche. Je confirme cependant que les touches ont été teintées avec la cuisson du « Babi Guling » et que l’on ressort avec les doigts noirs. Mais bon, j’aime tellement cette guitare que si mes doigts étaient bleus, cela ne me ferait ni chaud ni froid. Pour l’instant j’ai la flemme de citronner les touches, mais comme je changerai prochainement les cordes, je m’y mettrai à cette occasion. L’équilibre est correct lorsque l’on joue assis, mais le « neck dive » est bien présent debout. Il faudra régler la sangle en conséquence ou bien mettre le pied sur le retour de scène. J’apprécie le retour de la forme, façon aile arrière de Cadillac, qui permet de poser son bras confortablement dessus. L’avant de la forme permet de mettre largement les mains dans le compartiment moteur : l’accès à toutes les touches est super facile et on ne recherchera pas le chrono sur un « shred » sans mélodie. Non, on va largement faire sonner tout cette mécanique et laisser sur les fesses tout ce petit monde qui croyait que cette pelle servait à débiter des bûches. L’explorer, c’était une forme révolutionnaire en 58 mais maintenant c’est retour vers le futur. L’accastillage est conforme à la fiche technique, c’est à dire sérieux. On peut taper dedans, l’accord est bien tenu. Pour finir le poids s’établit à 3,6 kg mais je vous le dit juste pour la forme car il n’y a aucune chance que tout les arbres aient la même densité et donc il est impossible de juger ce critère pour le choix de ce modèle : c’est comme investir 2000 euros pour la visserie titane de son vélo pour gagner 100 grammes et se trimbaler avec un bidon d’eau d’un litre !
Allez, on branche pour « explorer » le son : la guitare sonne bien. Les micros sont taillés pour du son métal années 80/90, mais pour ceux qui recherchent la « tabasse » des hargneux actuels il faudra choisir d’autres micros sur d’autres modèles de guitare, comme par exemple les micros actifs montés sur le même modèle noir ou blanc. Rien d’étonnant que les guitaristes connus qui utilisent cette forme l’aient largement charcutée. Quelle que soit la configuration, la guitare est présente. Je suis étonné par le sustain que j’aurais cru totalement absent de cette forme. Finalement la seule chose que je n’aime pas ce sont les cordes que je changerai sûrement en premier, mais rien de rédhibitoire, c’est juste une question de préférence et d’habitude.
Allez, cette explorer entre dans le top trois de mes guitares, et pour un bon moment...