Moog fait un pas inédit avec le synthétiseur Labyrinth qui intègre des éléments issus de la synthèse West Coast, autrefois popularisée par Don Buchla, rival de Bob Moog. Ce modèle associe ces techniques à un séquenceur au concept singulier. Ce synthétiseur enrichit la gamme semi-modulaire de Moog, en ouvrant de nouvelles perspectives sonores et en proposant une approche unique pour la création de grooves et de séquences. Grâce à son panneau de connexions (Patch), les différentes fonctions du synthétiseur et du séquenceur interagissent de façon inédite, tout en permettant l’intégration d'autres synthétiseurs semi-modulaires ou de systèmes Eurorack. Le Moog Labyrinth peut ainsi devenir une véritable centrale créative, produisant des séquences aussi imprévisibles que surprenantes. De longues heures d’expérimentations s’esquissent au fil des nombreuses et uniques découvertes sonores.
Le Moog Labyrinth est un synthétiseur modulable avancé qui combine deux oscillateurs (sinusoïdal et triangulaire) pouvant être modulés en anneau ou configurés en oscillateur complexe en modulant le VCO1 avec le VCO2. Il offre un contrôle sonore précis grâce à un wave folder et un filtre passe-bas / passe-bande, avec trois configurations possibles. La véritable pièce maîtresse de cet appareil est son séquenceur génératif. Composé de deux rangées, il peut piloter indépendamment les oscillateurs, les wave folders et les filtres. Ce séquenceur repose sur un registre à décalage de bits associé à des valeurs aléatoires. Chaque pas peut être ajusté en pourcentage, à la fois en termes de plage de valeurs et de probabilité, tout en conservant une part de hasard. La fonction Flip permet d'inverser les pas, et peut également être contrôlée par des signaux de déclenchement.
Travailler avec le Moog Labyrinth exige de s’adapter au hasard et de réagir instinctivement. Ce séquenceur génératif se distingue par des résultats souvent imprévisibles, qui encouragent à saisir l’instant présent. En échange d'une bonne dose de persévérance, l’utilisateur obtient des séquences uniques, rarement reproductibles. Pour maîtriser les subtilités de ce routage complexe, Moog propose des tutoriels en ligne. Ce séquenceur ne se destine pas à la création de mélodies pop standard, mais plutôt à la production de matériaux inspirants, prêts à être capturés et retravaillés dans un DAW. Il se révèle donc particulièrement efficace en studio, bien que les musiciens les plus audacieux puissent l'exploiter en live, pour des performances uniques et inattendues.
Moog, installé aux USA à Asheville en Caroline du Nord, est non seulement l'un des pionniers dans la conception et la fabrication de synthétiseurs, mais surtout une véritable légende dans le domaine. Son fondateur Robert Moog s'est intéressé dès les années 50 à la création sonore électronique et s'est notamment fait la main en fabriquant des Theremines. Il percera en 1968 grâce à l'album « Switched-On Bach » de Wendy Carlos (mais sous le nom de Walter Carlos), intégralement réalisé avec un synthétiseur monophonique enregistré en overdub. Le Minimoog, mis sur le marché en 1971, devint le synthétiseur phare des années 70 et sert encore aujourd'hui de mètre-étalon en termes de sonorités synthétiques. Lui et d'autres modèles de la marque tels que le Memorymoog, le Polymoog ou encore le Prodigy ont profondément marqué de leur empreinte les albums d'artistes ou groupes comme Stevie Wonder, Police, Saga ou Kraftwerk.
Le séquenceur se divise en deux rangées, généralement assignées aux deux oscillateurs (VCO). Mais il est également possible de les combiner ou de les faire interagir. L'une des fonctions clés réside dans le contrôle du « Bit Flip », permettant d’activer ou de désactiver certains pas de la séquence. Lorsque la séquence 2 affecte les bits de la séquence 1, le nombre de pas actifs évolue constamment. En modifiant la longueur de la séquence 2 et en augmentant les bits actifs, la diversité sonore s’amplifie. L'ajout de la fonction « Corrupt » complexifie encore plus le processus, en introduisant des changements aléatoires dans la séquence 2, ce qui influe directement sur la séquence 1. Une fois un motif accrocheur trouvé, on peut désactiver « Corrupt » pour capturer cette partie dans un DAW et l'éditer à loisir.