Bassiste pratiquant et comme souvent dans la catégorie des grosses cordes, pointilleux sur le son, je cherchais depuis longtemps un tel produit. Ma première expérience, je l'ai réalisé à partir d'un dbx 286a avec un certain bonheur. Pourtant, j'en voulais plus.
Alors pourquoi cette petite boite sympa avec son VUmètre "vintage" au milieu ? L'amplification correcte d'une guitare basse (une Sandberg Basic Ken Taylor trouvée chez Thoto pour moi), c'est affaire de growl, de grognement dans les graves et de grain dans les médiums. Donc, premièr objectif, faire entrer dans la tête d'ampli un signal bien tenu et sans (trop de) souffle. Le Studio Channel est une tranche de console avec un gain confortable en entrée qui me satisfait d'emblée. Besoin de salir un peu ? OK, c'est possible, c'est réalisable. Le second potard du Presonus est un dosage de distorsion façon lampe. Sur la basse, point trop n'en faut mais tout est affaire de goût : J'avoue l'utiliser sur certains titres en groupe mais sans excès parce que la saturation est là et un peu là quand on la demande. J'en arrive aux deux points qui m'ont emballé sur ce produit.
D'abord le compresseur. Ah, le compresseur... j'adore ! Un vrai compresseur monsieur-dame, pas à jouet, avec les quatre réglages pour moi indispensables : Threshold, ratio, temps d'attaque et de relâche, le tout suivi d'un make up gain. Et c'est le vrai bonheur, ce que j'attendais pour maîtriser une basse monstrueuse aux possibilités sismiques ! En répétition comme sur scène, j'ai LE contrôle et ce, quoi qu'il se passe autour de moi : un guitariste qui grimpe aux rideaux en stridulant comme une grappe d'arpèges angéliques. Et le souffle ? Quoi ? Quel souffle ? Pas de souffle, moi...
Quelques boutons plus loin, j'accède à un égaliseur paramétrique trois bandes assez pointu. Respect. C'est le genre de bestiole qu'il faut approcher avec un su-sucre sous peine de faire un gros n'importe quoi (ca)catastrophique. Un égaliseur corrige, accentue ou tempère, voire colore à l'envie. Et ce paramétrique, qui demande un peu de maîtrise, peu vraiment tout faire. Je serai tenté de dire qu'il faut juste trouver les oreilles pour s'en servir et ça, y'en a pas trop en magasin ! Avec la basse, je l'utilise pour modérer le caractère de l'instrument dans le style que je joue : pas de grave qui bave à se mouiller les genoux, un chouia de médium pour la présence et une bonne réduction des bruits de cordes et frettes. Chaque section est pourvu d'un réglage de fréquence et de gain, à part les médiums sur lesquels il est possible d'agir EN PLUS sur la largeur de bande (facteur Q).
Le Presonus Studio Channel n'est pas non plus dépourvu de petites choses confortables qu'on apprécie d'avoir, comme le by pass des corrections et la possibilité d'inverser l'ordre compresseur-égaliseur dans la chaine de traitement.
Pour un instrument à l'électronique passive, une entrée instrument est prévue en façade.
Et ce petit VUmètre ovale très sympa réagit très bien, il n'est pas seulement là pour faire joli : il est utile !
Le Studio Channel est donc un bon plan en autre pour le musicien qui ne trouve pas sur son ampli de quoi combler ses attentes. Il fait le boulot et il le fait bien. Après quelques heures de pratique, on se sent pousser des ailes et surtout des idées sur des voies jusque là inexplorées par ignorance.
C'est aussi une alternative intéressante, vu son prix, à des produits plus ciblés et spécifiques d'un instrument. honnêtement, c'est d'abord le rapport prix/fonctionnalités qui m'a attiré. Je le trouve assez imbattable. J'apprécie de pouvoir le convertir au besoin vers un autre usage en studio. Je suis sûr qu'il n'a pas fini de m'étonner.
Ce qui m'inquiète le plus ? Je ne lui est pas encore trouver de défaut. Pourtant, il doit bien y en avoir un ou deux , non ?